lundi 24 mai 2010

Mai: Lullabies for Little Criminals, Heather O'Neill

Pas d’autre façon de le dire. Ce livre m’a épaté. Je l’ai lu en trois jours, pas façon de le déposer.

Il faut commencer par dire que je suis un grand fan de Charles Bukowski et de littérature du genre. J’aime ce qui est cru, ou comme on dirait en anglais "brutally honest". La poésie du quotidien. De la littérature qui te fait rire, qui te touche, qui te déchire.

Heather O'Neill a reconstruit ses souvenirs de son quartier au centre-ville de Montréal comme elle le voyait lorsqu'elle avait 12 ans pour créer l'univers de Baby.

Baby vit avec son père Jules, un jeune héroïnomane dans le centre-ville de Montréal, un endroit qu'elle trouve magique dans la décrépitude. C'est une enfant intelligente qui vit dans un monde ou il faut être 'tough' pour survivre, ou elle voit les gens autour d'elle se tuer à petite doses, brillant comme des étoiles filantes se dirigeant vers la terre, et s'éteignant avec un fracas terrible. Elle partage avec nous ses sentiments, ses stratégies d'adaptation dans son univers injuste et cruel.

Lors du premier chapitre, j'ai eu un peu peur que je m'embarquais dans un histoire stéréotypée et gratuite. Les observations de Baby étaient tellement adulte, tellement "matter of fact" que j'ai pensé que l'histoire pourrait être insincère. J'ai su en débutant le deuxième chapitre que j'avais incroyablement tord.


Baby ne retient rien. Elle parle parfois comme un enfant, parfois un adulte qui réalise pleinement la direction fatale dans laquelle elle se dirige, mais n'y peut rien contre l'inévitable force des choses.

Le livre est sublimement bien écrit, et on ressent les joies et les peines de cette jeune héroïne, qui nous apprends comment la vie de la rue peux être difficile - et parfois trop facile. On suit le fil de ses pensées pêlemêles, et on comprend si bien sa souffrance, ses désirs les plus profonds et ses plaisirs.

Ce livre n'est pas rempli de chatons et de gomme balloune. Ce n'est pas pour ceux qui ne veulent pas savoir qu'il existe dans l'univers des gens que le destin semble avoir abandonné, et que parfois, ces gens ne prennent pas les meilleures décisions. Mais pour ceux qui aiment voir la lumière derrière la noirceur, de comprendre comment ce qui est laid peut être beau, ce livre est incontournable.

J'ai aimé le mot de la fin, avec un interview avec l'auteur, ainsi qu'une liste de ses livres préférés, liste que je vais garder en poche.

C'était bon, je vous le recommande pleinement.

Laissez moi des commentaires si vous avez lu ce livre, je suis intéressée de savoir ce que vous en pensez!




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