mercredi 26 mai 2010

Lecture de voyage II


Waiting for the Snow in Havana: Confessions of a Cuban boy
, Carlos Eire

Bon, finalement j'ai terminé le livre que j'avais débuté avant Cuba. Je dirais que le voyage m'as remis les choses en perspective un petit peu, et que j'ai vu un peu les paradoxes derrière le système là-bas.

Le livre était bien écrit, parfois cocasse, parfois sérieux, parfois moralisateur. J'ai trouvé que bien que l'auteur a partagé des moments intimes et des opinions politiques, il n'a pas assez partagé de ce que moi je trouvais intéressant.

Mais j'ai au moins eu un aperçu de la psyché masculine: l'auteur nous raconte ses souvenirs les plus marquants. Un chapitre consacré à un légendaire combat avec des roches, un autre raconte comment lui et ses amis jouaient avec des feux d'artifices, un autre quand ils se battaient avec des fruits murs, un autre sur comment ils jetaient des projectiles aux gens dans le parc, et ainsi de suite. J'ai vu où reposait le bonheur des petits garçons. Ça reaffirmé mon désir le plus profond de faire une petite fille lorsque viens le temps de procréer. Sorry boys. Je ne comprends juste pas...

J'ai aimé entendre ses souvenirs politiques sur la révolution et même la pré-révolution, incluant l'arrestation de son cousin. Par contre, j'aurais aimé en connaître davantage sur les défis auxquels il a fait face lorsqu'il est arrivé aux États-Unis... Je suis une fille comme ça. Partage d'émotions et tout.

J'ai trouvé ça intéressant en contexte avec mon voyage, et j'ai aussi eu du plaisir a retomber dans les biographies, genre que j'ai passé mon adolescence à lire.

Somme toute lecture satisfaisante et emballante. Je n'ai pas perdu mon temps, mais je ne le relirais pas demain.

lundi 24 mai 2010

Mai: Lullabies for Little Criminals, Heather O'Neill

Pas d’autre façon de le dire. Ce livre m’a épaté. Je l’ai lu en trois jours, pas façon de le déposer.

Il faut commencer par dire que je suis un grand fan de Charles Bukowski et de littérature du genre. J’aime ce qui est cru, ou comme on dirait en anglais "brutally honest". La poésie du quotidien. De la littérature qui te fait rire, qui te touche, qui te déchire.

Heather O'Neill a reconstruit ses souvenirs de son quartier au centre-ville de Montréal comme elle le voyait lorsqu'elle avait 12 ans pour créer l'univers de Baby.

Baby vit avec son père Jules, un jeune héroïnomane dans le centre-ville de Montréal, un endroit qu'elle trouve magique dans la décrépitude. C'est une enfant intelligente qui vit dans un monde ou il faut être 'tough' pour survivre, ou elle voit les gens autour d'elle se tuer à petite doses, brillant comme des étoiles filantes se dirigeant vers la terre, et s'éteignant avec un fracas terrible. Elle partage avec nous ses sentiments, ses stratégies d'adaptation dans son univers injuste et cruel.

Lors du premier chapitre, j'ai eu un peu peur que je m'embarquais dans un histoire stéréotypée et gratuite. Les observations de Baby étaient tellement adulte, tellement "matter of fact" que j'ai pensé que l'histoire pourrait être insincère. J'ai su en débutant le deuxième chapitre que j'avais incroyablement tord.


Baby ne retient rien. Elle parle parfois comme un enfant, parfois un adulte qui réalise pleinement la direction fatale dans laquelle elle se dirige, mais n'y peut rien contre l'inévitable force des choses.

Le livre est sublimement bien écrit, et on ressent les joies et les peines de cette jeune héroïne, qui nous apprends comment la vie de la rue peux être difficile - et parfois trop facile. On suit le fil de ses pensées pêlemêles, et on comprend si bien sa souffrance, ses désirs les plus profonds et ses plaisirs.

Ce livre n'est pas rempli de chatons et de gomme balloune. Ce n'est pas pour ceux qui ne veulent pas savoir qu'il existe dans l'univers des gens que le destin semble avoir abandonné, et que parfois, ces gens ne prennent pas les meilleures décisions. Mais pour ceux qui aiment voir la lumière derrière la noirceur, de comprendre comment ce qui est laid peut être beau, ce livre est incontournable.

J'ai aimé le mot de la fin, avec un interview avec l'auteur, ainsi qu'une liste de ses livres préférés, liste que je vais garder en poche.

C'était bon, je vous le recommande pleinement.

Laissez moi des commentaires si vous avez lu ce livre, je suis intéressée de savoir ce que vous en pensez!




samedi 15 mai 2010

Lectures de vacances: Cuba

J'ai fini par lire Le vieil homme et la mer, d'Ernest Hemingway. C'est un petit livre que l'auteur américain a écrit lorsqu'il vivait à Cuba, et l'intrigue se situe donc sur la côte du pays.

Un vieil homme qui entretient une relation bien rapprochée avec un jeune apprenti n'as pas attrapé de poisson pendant 80 jours et des poussières. Son jeune apprenti doit pêcher sur un autre bateau, et le vieux se lance seul en mer avec quelques sardines comme appât.

C'est sur ce voyage que le vieil homme connait la chance - du moins croit-il au départ. Ainsi commence la lutte pour la vie entre un vieux pêcheur et un énorme poisson.

C'est le premier livre que je lis de Hemingway, mis à part une histoire courte ou deux, et je dois reconnaître son style très masculin, basé sur l'action. C'est un style que je ne lis pas très souvent, fille cérébrale que je suis, comme le sont sans doute plusieurs auteurs que je lis. Cela étant dit, ce livre n'est pas composé que du gusto américain, sans arrière pensée: on y trouve une petite morale, un peu de psychologie.

J'ai eu le même regret que j'ai toujours quand je lis une traduction d'un auteur américain. Bukowski, Kerouac, Hemingway, doivent être lus en anglais. Je le savais mais bon... Pour une prochaine fois. J'ai comme projet de lire des grands livres et en français, et dans leur langue d'origine un jour. On va commencer par l'anglais non? Ce sera une rédécouverte du livre totale.

Livre assez court, j'ai aimé que l'histoire se déroulait à Cuba, où j'étais, mais j'ai trouvé qu'à un certain point, le monologue intérieur du vieux ne réussissait pas à me captiver, et que l'action se déroulait un peu lentement vers la fin. C'est peut-être les vues prenantes et les mojitos qui me distrayaient?

Somme toute, un petit livre parfait pour des vacances, (seulement 150 pages c'est bien quand tu as devant toi une plage paradisiaque et un coco loco.) Ça m'as aussi permis de mieux apprécier ma visite à la Havane (voir photos ci-dessous) Mais mot de la fin, je crois qu'il vaut mieux le lire dans la langue d'origine de l'auteur si possible.

Autre lectures de vacances à Cuba:

Lullabies for Little Criminals, Heather O'Neill: Je cris au génie. Découverte de l'année pour moi. Je garde cette critique pour bientôt, ce sera mon livre du mois de mai.

Waiting for the Snow in Havana: Confessions of a Cuban boy, Carlos Eire: J'ai repris la lecture un peu hier soir, j'ai envie de vivre un peu sous les yeux de l'auteur, surtout après avoir visité (trop brièvement) la Havane, et avoir vu un peu ce que c'est devenu et aussi ce que les gens vivent. Je trouve peut-être même plus que l'auteur est un peu pleurnichard depuis ma visite, mais je me dois d'entendre son histoire jusqu'à la fin. Ça risque être émouvant. Mise à jour plus tard.

La vie devant soi d'Émile Ajar (Romain Gary): Je pense que j'ai prêté Les cerfs-volants à quelqu'un (Sylvie? Maman? Carole?), mais finalement c'est Steve qui a entamé cette jolie œuvre. On s'entend que c'est exceptionnellement bon, j'ai hâte d'entendre ses pensées quand il le termine.

Le lien entre ces 3 derniers livres: Ils sont tous écrits dans la voix, ou au minimum décrit à travers les yeux, d'un enfant. J'adore quand il y a un petit fil qui relie tes lectures, surtout quand elles sont bonnes. Le plaisir d'un livre déborde dans l'autre, comme une vague qui en frappe une autre et s'effondre, en t'offrant un grand spectacle quand tu es seul sur la plage.

La Bodeguita del Medio,
où Hemingway allait prendre un mojito.

Le mur devant la Bodeguita del Medio,
signé par Hemingway dans le coin inférieur
(la photo en noir et blanc de lui et sa femme.)

L'hotel Ambos Mundos où Hemingway a habité à la Havane
avant de s'acheter une maison à l'extérieur de la ville
(c'était avant la révolution, les Américains
avaient le droit de visiter Cuba, et c'était plus facile
d'acheter du terrain que maintenant.)
Sa chambre est maintenant devenue un musée.
Je ne l'ai pas visitée - cette fois!



mercredi 5 mai 2010

Avril 2010: The Glass Castle, Jeanette Walls

Une petite auto-biographie bien intéressante.

J'ai été captivée par la ténacité de l'auteur, mais aussi de l'amour très visible qu'elle conserve pour ses parents marginaux et souvent négligents. Elle décrit sa mère comme une artiste incapable de faire autre chose qu'être libre, et son père comme un rebelle brillant.

Elle nous peint en grand détails les scènes du désert de son enfance, ou ils déménagent de ville en ville alors que ses parents déguerpissaient de leurs créditeurs ( Nous nous sauvons de la mafia, disait son père), vivant souvent dans leur auto ou dormant sous la belle étoile, ce qu'elle trouvait tout à fait ordinaire, voir plaisant.

On apprends à propos de leur maison à San Fransisco, où on ne fermait jamais les portes (parce que l'air fraiche nous fait du bien, disait sa mère) même pas après qu'un pédophile s'y est infiltré la nuit.

Elle raconte aussi leur malheur dans une maison en Virginie de l'Ouest, ou les murs de leur maison tombaient et l'alcoolisme de son père s'aggrave, et où ils s'installent indéfiniment. C'est ici que l'auteur commence à voir la réalité des choses, et prends goût au journalisme. Elle parle de fouiller dans les poubelles pour manger, et des difficultés à prendre le dessus, même lorsque sa mère travaille, en raison des tours à son père.

En sortant de l'école, sa soeur déménage à New York, dans le but d'être un artiste visuelle. L'auteur la suit l'année d'après, et termine son secondaire à New York. Son petit frère les suit peu longtemps après, suivi de ses parents et de sa dernière sœur. Ses parents deviennent éventuellement des sans-abris hors du commun, et l'auteur termine par nous dire comment elle a réussi à faire la paix avec son passé troublé.

Plus amusant que triste, ce livre m'a parfois fait rire, mais m'a toujours donné envie d'en savoir plus.

J'ai adoré, belle lecture rapide, à dévorer à grande bouchées!

Livre que ça me rappelle:

Le livre que je lis, mais surtout parce que c'est une bio, et que c'est bien écrit : Confessions of a Cuban Boy waiting for snow in Havana, de Carlos Eire. Je pense que Jeannette Walls est pas mal plus sympathique que le fils d'un juge lors du reigne de Batista, mais l'auteur me donne des indices de son destin à venir, qui inclut être un quasi-orphelin de 14 ans, sans abri à Miami. Histoire de survie? Reste à voir.