dimanche 27 mars 2011

Comment devenir un monstre, Jean Barbe

Ce livre est un rappel troublant qu'en guerre, il n'y a pas de gagnants, ni de perdants, seulement une humanité fracassée qui tente de survivre tant bien que mal.

Maitre François Chevalier, avocat, père et mari quelque peu absent, décide de s'inscrire à Avocats Sans Frontières, et s'envole vers un pays qui ressors d'une guerre sanglante, pour défendre un dénommé, Le Monstre par les médias locaux.

Son départ bouleverse sa vie familiale, et il est forcé d'examiner à la fois le cas d'un guérilla cinglé, et sa propre vie.

Un suspect qui ne parle pas le mène à explorer la vie du Monstre, aidé par un guide aux accoutrements farfelus qui est plus futé qu'il en a l'air.

Entre les visites de François aux parents du monstre, et ses visites de là où les crimes de guerre ont pris racine, Le Monstre nous fais une narration de sa vie, et entre ces visions partagées du monde, on découvre comment l'homme deviens un monstre.

À travers ce récit touchant, François examine ses perceptions sur le bien et le mal, et découvre que trop souvent, ils sont comme deux engrenages alignées, qui jouent chacun leur rôle dans une machine bien huilée.

Il gagne ainsi une certaine compréhension du Monstre, sauf, il y a une limite à sa compréhension, une limite qui s'appelle Rosalind, et c'est la qu'officiellement il se différencie du Monstre, là où il perds son respect, et découvre en lui-même la force de devenir un homme meilleur, de lutter non pour la haine, mais pour l'amour.

Je crois que là à été pour moi la seule faille dans l'histoire, ce sentiment soudain de dédain envers celui qu'il à tant essayé d'appréhender. Est-ce possible de compatir avec un homme après l'acte viscieux qu'il a commis envers Rosalind? Je ne sais pas. Je suppose que la réaction de François était la seule possible... C'est peut-être la rapidité avec laquelle l'histoire se termine, l'abandon total pour les personnage qu'il laisse derrière... Pour le fait que sa femme le reprends, simplement comme ça, après son accident, et que sa vie redeviens normale, et bien sur, que le roman finis avec une phrase aussi insipide que "je vais me battre pour l'amour"...

Je tiens tout de même à dire que j'ai dévoré le livre, et que j'ai adoré le voyage sur lequel il m'a apporté, bien que les dernières pages m'ont semblées un peu précipitées, je crois que c'est une étude de l'humanité et un examen de conscience qui vaut la peine d'être explorée. C'est un roman brillamment écrit, malgré sa malheureuse dernière phrase. La première en revanche était sublime.

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